La régression du sommeil à quatre mois
- Samantha Ciarlet
- 6 janv. 2024
- 6 min de lecture

Vous aussi vous connaissez certainement ce mot : "Régression" qui est utilisé dans à peu près toutes les circonstances imaginables. Essentiellement, si bébé ne dort pas bien pendant quelques nuits, nous mêmes, nos proches ou nos sources d'informations commenceront à prononcer le mot "Régression".
Si vous ne savez pas trop quoi penser de ce phénomène sachez en revanche qu'il y a une période à laquelle on peut réellement employer ce mot et c'est au quatre mois de votre bébé.
Pour comprendre ce qui arrive à votre bébé à ce stade, vous devez d'abord connaître quelques notions sur le sommeil en général. Voici donc la partie scientifique, expliquée en termes simples (promis !).
Pour beaucoup d'entre nous, le sommeil est une situation où soit tout va bien ou tout va mal. On dort ou on ne dort pas. En réalité, le sommeil comporte un certain nombre de stades différents, qui constituent le "cycle du sommeil", que nous traversons plusieurs fois par nuit.
Le stade 1 est le stade initial que nous connaissons tous et au cours duquel nous nous sentons partir à la dérive, sans vraiment avoir l'impression de nous être endormis. Quiconque a déjà vu son partenaire s'assoupir devant la télé, lui a dit d'aller se coucher et s'est vu répondre "Je ne dormais pas", sait exactement à quoi cela ressemble.
Le stade 2, qui est considéré comme le premier stade du "vrai sommeil". C'est à ce stade que l'on se rend compte, une fois réveillé, que l'on a réellement dormi. Pour ceux qui font une "sieste rapide", c'est le stade le plus profond que l'on puisse atteindre, sous peine de se réveiller groggy.
Le stade 3 est profond et régénérateur. Connu également sous le nom de sommeil lent, c'est à ce stade que l'organisme commence à réparer et à rajeunir le système immunitaire, les tissus musculaires et les réserves d'énergie, et qu'il stimule la croissance et le développement.
Le stade 4 est le sommeil paradoxal (mouvements oculaires rapides). C'est à ce stade que le cerveau commence à se mettre en marche et à consolider les informations et les souvenirs de la veille. C'est également à ce stade que nous rêvons le plus.
Une fois que nous avons franchi toutes les étapes, nous nous réveillons ou sommes sur le point de nous réveiller, puis nous recommençons jusqu'à ce que le réveil sonne.
Quel est donc le rapport avec la redoutable régression dont nous parlions au début ?
Les nouveau-nés n'ont que deux stades de sommeil : le stade 3 et le sommeil paradoxal, et ils passent environ la moitié de leur temps de sommeil dans chaque stade. Mais vers le troisième ou le quatrième mois, il y a une réorganisation du sommeil, car ils adoptent la méthode de sommeil en 4 étapes qu'ils continueront à suivre pour le reste de leur vie. Lors de ce changement, le bébé passe de 50 % de sommeil paradoxal à 25 % afin de faire de la place pour les deux premiers stades. Ainsi, bien que le sommeil paradoxal soit léger, il ne l'est pas autant que ces deux nouveaux stades auxquels il s'habitue, et comme il passe plus de temps en sommeil léger, il y a tout simplement plus de risques qu'il se réveille.
Cela ne veut pas dire que nous voulons empêcher ou éviter que bébé se réveille. Se réveiller est tout à fait naturel, et nous continuons à nous réveiller trois, quatre, cinq fois par nuit jusqu'à l'âge adulte, et même plus souvent à un âge avancé.
Cependant, en tant qu'adultes, nous sommes capables d'identifier certaines vérités réconfortantes que bébé ne connaît peut-être pas. Lorsque nous nous réveillons la nuit, nous sommes capables de nous dire : "Je suis dans mon lit, il fait encore nuit, mon réveil ne va pas se déclencher avant trois heures et je suis raisonnablement certain qu'aucun monstre ne se cache sous mon lit. Je peux me rendormir"
Et c'est ce que nous faisons. En général, nous nous rendormons si vite que, le lendemain matin, nous ne nous souvenons même pas de notre brève rencontre avec la conscience.
Un bébé de quatre mois, bien sûr, n'a pas cette capacité de réflexion critique. Pour un bébé de quatre mois qui s'est endormi au sein de sa mère, le raisonnement pourrait se résumer à : "OK, la dernière chose dont je me souviens, c'est qu'il y avait un visage familier et aimé, que j'étais en train de dîner et que quelqu'un me chantait une chanson apaisante. Maintenant, je suis seul dans cette pièce sombre, il n'y a pas de nourriture, et il y a probablement au moins trois, voire quatre, monstres effrayants dans les environs immédiats." C'est sans doute exagéré, mais qui sait ce qui se passe dans la tête d'un bébé de quatre mois ?
Quoi qu'il en soit, maintenant que le bébé a soudainement réalisé que maman n'est pas là et qu'il n'est pas tout à fait sûr d'où elle est partie, la réaction naturelle est de paniquer un peu. Cela stimule la réaction de lutte ou de fuite et, tout d'un coup, bébé ne se rendort pas sans qu'on l'ait rassuré sur le fait que tout va bien.
La bonne nouvelle pour tous ceux qui connaissent la redoutable régression du sommeil des quatre mois, c'est qu'il ne s'agit pas, en fait, d'une régression du tout. Une régression est définie comme un "retour à un niveau mental ou comportemental antérieur", et c'est en fait le contraire de ce que vit votre bébé. Il serait beaucoup plus approprié d'intituler cette situation "Progression du sommeil au cours des quatre mois".
Passons donc à la grande question. Que pouvez-vous faire pour aider votre enfant à s'adapter ?
Tout d'abord, enlevez toute lumière de la chambre de bébé. Vous pensez peut-être que la chambre de bébé est suffisamment sombre, ou que bébé n'aime pas l'obscurité, et qu'il est réconfortant d'avoir un peu de lumière qui passe par les fenêtres ou qui s'infiltre dans le couloir. C'est faux. La chambre de bébé doit être sombre au point où vous ne voyez pas votre main tendue devant vous. Si vous n'avez pas de volets roulants qui ne laissent passer aucune luminosité le mieux c'est d'investir dans de bons rideaux occultants. Vous trouverez aussi toutes sortes d'astuces créatives sur internet ! Les nouveau-nés et les enfants en bas âge n'ont pas peur de l'obscurité. En revanche, ils sont sensibles à la lumière. La lumière indique à leur cerveau qu'il est temps de s'activer et de s'éveiller, et le cerveau sécrète des hormones en conséquence, c'est pourquoi nous voulons que la chambre reste absolument noire pendant les siestes et le coucher.
L'autre ennemi du sommeil diurne (et nocturne, même si ce n'est pas aussi fréquent) est le bruit. Qu'il s'agisse d'UPS qui sonne à la porte, du chien qui vous avertit qu'il a entendu un bruit suspect, ou d'un objet qui tombe sur le sol à trois pièces de distance, les bébés passant plus de temps dans un sommeil léger et par conséquent les bruits les surprendront facilement et les réveilleront, c'est pourquoi une machine à bruit blanc est un excellent complément à votre chambre d'enfant en s'assurant que les bruits sont produits en continu toute la nuit.
La routine du coucher est également un élément essentiel pour permettre à votre bébé de bien dormir. Essayez de limiter la routine à 4 ou 5 étapes, et ne la terminez pas par une tétée. Sinon, votre bébé risque de s'assoupir au sein ou au biberon, ce qui créera la redoutable "association" dont nous avons parlé plus haut. Essayez donc de garder la tétée au début de la routine et planifiez les chansons, les histoires et la mise en pyjama vers la fin. L'ensemble du processus devrait durer entre 20 et 30 minutes, et bébé devrait aller dans son berceau alors qu'il est encore éveillé.
Si vous remarquez que votre bébé devient difficile avant l'heure du coucher, vous avez probablement attendu trop longtemps. Les bébés de quatre mois ne devraient en réalité passer qu'environ 2h entre deux roupillons, et l'heure du coucher devrait se situer entre 7 et 8 heures du soir.
Il y aura des régressions, de vraies régressions, plus tard dans la vie de votre enfant. Les voyages, les maladies, les dents qui poussent, tout cela peut amener votre enfant à passer quelques mauvaises nuits d'affilée. Mais en ce qui concerne la "progression" des quatre mois, je suis heureuse de vous dire qu'il s'agit d'un phénomène ponctuel. Une fois que vous aurez franchi cette étape, votre bébé sera officiellement entré dans le cycle de sommeil qu'il suivra pour le reste de sa vie. Quatre étapes glorieuses répétées plusieurs fois par nuit. Et en profitant de l'occasion pour lui enseigner les compétences dont il a besoin pour enchaîner ces cycles de sommeil, de manière indépendante, sans accessoire, sans besoin d'allaitement, de berceuse ou de sucette, vous lui aurez offert un cadeau dont il profitera pour le reste de sa jeune vie.
Bien sûr, certains enfants vont s'adapter à ce processus comme un poisson dans l'eau, et d'autres vont être un peu plus résistants. Si vous faites partie de la première catégorie, estimez-vous chanceux, réjouissez-vous de votre succès !
Pour ceux qui font partie de la seconde catégorie, je suis heureuse de vous aider de toutes les manières possibles. Il vous suffit de prendre contact avec moi pour que nous puissions échanger, analyser la situation et élaborer un programme plus personnalisé pour votre enfant.
La chose la plus fréquente que j'entends de parents qui se sont fait accompagner c'est : "Je ne peux pas croire que j'ai attendu si longtemps pour obtenir de l'aide !".



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